Une première expérience
Les plans aux coloris contrastés et en relief et les textes en gros caractères transcrits en braille ont été réalisés avec des spécialistes1 et testés par des non-voyants. Les variations de reliefs et de trames de la résine offrent une large gamme de sensations tactiles, qui permet l’accès à une grande complexité d’information. Par-delà les scolaires malvoyants avec lesquels nous avons engagé des ateliers pédagogiques, ces supports qui superposent du visible et du tactile proposent une lecture très synthétique du projet, appropriable par un large public. Cette démarche nous a mis en relation avec de nombreuses personnes handicapées visuelles dont la principale demande, vis-à-vis de l’aménageur que nous sommes, réside dans l’adaptation des espaces à leur handicap.
Des efforts à poursuivre
Il reste dans ce domaine beaucoup de progrès à faire. La technologie apporte d’incontestables services aux personnes malvoyantes, mais les applications sonores ne sont pas la réponse à toutes les situations. La perception sensible de l’environnement reste un besoin et un plaisir, pour tous. Ce n’est pas parce que le GPS existe que l’on se passe de la carte. En matière de communication, cette première expérience nous invite à faire aussi porter notre effort sur une aide à l’orientation dans l’espace public. Ceci sans renoncer au tactile, qui permet de cultiver un rapport sensible au monde, et dont le registre délibérément low tech n’est pas sans intérêt dans la création d’une ville inclusive.
1.
Supports conçus par la direction de la communication de Paris & Métropole aménagement et réalisés avec L’Iliade du Patrimoine, association spécialisée en accessibilité / Hoëlle Corvest-Morel, spécialiste en accessibilité culturelle et en graphisme tactile, chargée de l’accessibilité au public handicapé visuel à Universcience jusqu’en 2016 / Studio APA-Création, graphisme visible et tactile, Imprimerie Laville, impression braille.