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Publié le 15.12.22
[ Mise à jour 20.11.24 ]
Le projet labellisé « ÉcoQuartier en chantier – étape 2 »
Nouveau jalon d’une labellisation par étapes
Le label « ÉcoQuartier » est aujourd’hui conçu en quatre étapes, validées à différents moments du processus de concrétisation de l’opération candidate. Le projet Saint-Vincent-de-Paul avait franchi la première d’entre elles en janvier 2022, avec la signature de la charte ÉcoQuartier par la Ville de Paris et son aménageur, la SPL Paris & Métropole aménagement. Moins d’un an après, l’obtention du label « ÉcoQuartier en chantier » vient saluer les orientations d’un projet exemplaire.
La décision de labellisation a été prise par la commission nationale EcoQuartier, sur proposition de la commission régionale. Elle s’est appuyée sur des travaux conduits entre mai et septembre par deux experts indépendants, chargés par le Ministère d’apporter un regard extérieur au projet et d’analyser la pertinence des réponses apportées aux 20 engagements de la charte ÉcoQuartier.
La prochaine étape (« ÉcoQuartier livré ») portera sur le site tout juste achevé, pour confirmer que la réalisation est bien à la hauteur des engagements pris ; tandis que la dernière étape (« ÉcoQuartier confirmé ») interviendra après trois ans au moins de vie du quartier, pour attester que le porteur de projet et ses partenaires ont accompagné la tenue des engagements dans le temps et mis en oeuvre une démarche d’évaluation des résultats obtenus.
Le projet Saint-Vincent-de-Paul, référence d’un label refondé
La cérémonie du 14 décembre fut, par ailleurs, l’occasion de dévoiler la réforme de la démarche ÉcoQuartier, 13 ans après son lancement. La labellisation ciblera désormais les quartiers livrés et vécus, en définissant des objectifs de performance qualitatifs et quantitatifs. Le référentiel d’évaluation a été refondu et intègre désormais l'objectif du « zéro artificialisation nette », la réglementation RE 2020 et les évolutions de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain sur la mixité sociale.
La version mise à jour de la démarche entrera en vigueur en 2023. Elle s’est nourrie des retours d’expériences de 500 quartiers jusqu’ici labellisés ou en cours de labellisation, dont Clichy-Batignolles – l’un des premiers projets à avoir franchi l’étape 4 – et Saint-Vincent-de-Paul. Ce dernier s’est affirmé comme une référence, avec un projet qui prend en compte les trois grandes dimensions du développement urbain durable : l’environnement, l’économie et le social.
La démarche environnementale du projet a été saluée pour son volontarisme et son caractère innovant à plusieurs titres : collecte et recyclage des urines à l’échelle du quartier ; production de chaleur (chauffage et eau chaude sanitaire) par récupération de calories sur le réseau parisien d’eau non potable ; zéro rejet pluvial, avec infiltration de la quasi intégralité des eaux de pluie dans l’espace public paysagé ; réinvestissement de la majorité du patrimoine bâti préexistant ; réemploi des matériaux de construction provenant de l’ancien hôpital…
Sur le plan économique, la réalisation de locaux d’activités, conçus au service de l’économie sociale et solidaire, concrétise un objectif de création de valeur responsable au coeur du 14e arrondissement et confirme le redéploiement de l’activité dans la capitale. La figure inédite du « gestionnaire de quartier » accompagne cette intention à l’appui d’un modèle économique innovant.
La dimension sociale est intégrée au projet dès l’origine, avec cinq ans d’occupation temporaire de l’ancien hôpital par les Grands Voisins (le collectif formé par Yes We Camp, Plateau Urbain, Association Aurore), qui ont accueilli un grand nombre d’activités solidaires, dont l’hébergement d’urgence assuré par Aurore – plus de 600 personnes ont été prises en charge dans ce cadre. Le projet a ensuite multiplié les initiatives de co-conception dans un cadre de dialogue participatif réunissant futurs habitants, maîtres d’ouvrage, aménageur et collectivité : annexes citoyennes aux cahiers des charges des consultations, participation des habitants à l’analyse et à la sélection des projets, panels de futurs locataires associés très en amont, habitat participatif, etc. Enfin, et de manière originale, le futur quartier se construit autour d’une logique de « communs », espaces ou services partagés et cogérés à l’échelle de chaque immeuble comme du quartier tout entier. L’équipement public mutualisé Pinard (crèche, école, gymnase), dont la cour et certains locaux s’ouvrent au quartier hors temps scolaires, en est l’exemple emblématique.